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immixtion
30 mars 2006

La nuit me dicte

Parfois la nuit m'alcoolise.
Je m'y localise comme sur une carte privée d'inscription. N'y sont mentionnés que les dénivellations et les chemins communaux. C'est une carte d'état majeur sans directions indiquées. J'y erre en indolence, j'y vois mes prairies, tes monuments, nos chapelles, et m'y rejoignent des envies de visiter au hasard des croisées.
Gamin, je m'orientais à l'intuition sans suivre les panneaux. La nuit me dicte une conduite floue, j'y entrevois des tas de brièvetés dans mon ébriété de toi.

Il y a ta ligne et je suis une courbe. Alors nos routes diffèrent sur cette même carte, pourtant l'on se repère à la même échelle. En parallèles, proches ou confondues, la coïncidence n'aurait jamais eu lieu ou aurait été infinie jusqu'à s'y perdre, sûrement. Mais ta ligne et ma courbe se croisent juste là.
A moins de jouer avec nos x et nos y, l'intersection sera un nombre de points déterminé par nos soins, sans segment commun. On peut marquer chaque point d'une croix, en noter les coordonnées et s'en faire une représentation graphique soignée. Sans perdre nos propres schémas, je crois.
Gamin, les sciences m'étaient plus instinctives que les mots. La nuit me dicte nos fonctions, un système de deux équations à deux inconnues, rien de plus simple en début de conte. Mais nos nuits nous dictent une troisième inconnue…

Et la nuit me dicte ses mélodies et ses voix. Les rondes, bassement posées ou aériennes, qui m'enterrent ou m'envolent l'âme. Et surtout les plus tranchantes, aux intonations acérées qui me poignardent l'émotion en plein ventre.
Tout se croise, s'étire et se déchire, puis se complète pour me distiller au creux de l'oreille la moindre bribe de ta voix. Et nos voies se croisent, s'étirent et se déchirent, puis se complètent alors que se maquillent mes yeux d'un sommeil à craindre bride sur ma joie. Ma joie. Celle qui jouirait du plus grand de mes désirs, savoir m'immiscer sans danger pour toi.

Si tu savais gamine, combien et à quel point ta nuit m'addicte…

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Commentaires
E
Copié non coupé malheureux sur ma dernière phrase... ^^
I
Jamais plus ? Pourtant...
E
Parfois, aussi, la nuit me saoûle et m'emporte comme un alcool léger et futile. <br /> Parfois, l'eau des ruisseaux se transforme pour moi en vain : c'est pour ne m'être jamais assez laissé croire à l'imprudence - celle dont parle Bashung.<br /> Alors, ce n'est qu'au petit matin, épuisé et libre, que je laisse aller. Mais il m'aura ainsi fallu la nuit entière. Jamais plus, cependant...
L
La lune est yin par rapport au soleil yang : elle est passive, réceptive.<br /> Elle est l’eau par rapport au feu solaire, le froid par rapport à la chaleur,<br /> le nord et l’hiver symboliques opposés au sud et à l’été.<br /> <br /> Sa lumière est celle du reflet du soleil
I
Jujuly,<br /> Ben tu crois que c'est qu(o)i qui me conseille un mot plutôt qu'un autre ?<br /> <br /> Loulouzip,<br /> J'aime la nuit, ne fuis pas mais m'y réfugie, et ses mélancolies pour leur part de rêve.<br /> Parce que même la tristesse m'y est douce, parce que je m'y sens plus vrai.<br /> Le bonheur est plus simple au soleil mais ce n'est qu'un imposteur.
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