L'effleure du mâle
Ou Le rêve d'Adam
L'histoire ne dit pas si elle déroule le songe qui le tient éveillé ou s'il chemine dans son rêve à elle.
Mais c'est sous les voiles d'un paradis artificiel qu'il navigue. Puisqu'il est affaire de sens, autant les exacerber. Et au temps excommunier l'essence pour croire en une déesse. Il aime s'y déboussoler.
A la regarder ainsi dénudée de sa pudeur, il l'imagine aimant aussi s'y désorienter. Il la voit aimante, si désorientée, il la sent telle un aimant désorientant son sextant. Il aimerait un sexe-temps.
Il la désire amante sous des nuées de candeur. Des nuées à lisser les ailes de cet ange, à frémir de sa plume. Des nuées à frôler ses cambrures, à effleurer et insinuer ses nervures, ses fêlures. Des nuées à s'immiscer. Des nuées à faire valser, dénués de sens communs, des nuées à voler en éclats.
Ou n'en avoir que l'eau à la bouche, en avoir juste l'émoi sur le bout de la langue...