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immixtion
21 décembre 2006

La machine à explorer le tant perdu

C'est dans ces moments où la conscience de soi se larve suffisamment d'indolence pour ne pas la soumettre à la sujétion de la raison que j'emprunte la machine. Je ne m'y installe pas volontairement, elle s'impose comme un hâle de givre, comme une chair de poule. Elle a ma peau.
La mécanique est toujours aussi froide mais elle se rode. La machine se règle petit à petit, au fur et à mesure de mes excursions corporelles, de mes incursions temporelles. Les douleurs du passage ont changé, le bruit également. Ou alors je m'y habitue. Ou alors je deviens sourd. Ce ne sont plus les crissements stridents et les couinements acérés des angles acerbes de ses rouages encore peu utilisés, mais c'est une oppression au plus profond - In the deepest, une prémonition -, celle de roues lourdes, crantées et contondantes qui s'enclenchent et se forcent. Celle d'engrenages puissants. C'est un bruit sourd.
Quand la machine s'emballe, elle devient pressante et enveloppante comme un étau de coton, pesante et glaçante comme un édredon de porcelaine. Elle se resserre et s'applique en pression, bloquant les veines, bouchant chaque pore, enfermant le corps jusqu'à l'oppresser, jusqu'à l'eau presser sans pouvoir en expulser une goutte. Ou alors une toute petite peinant à jaillir de l'œil le plus piqué par le gel.
De mes voyages dans ce temps aimé, dans ce tant perdu, je rapporte ses mots roses et ses mots rouges, ses soupirs et ses sourires. Son sourire. Parfois alors je retourne le cadre et me fige au goût de cette madeleine remâchée plaquée sur papier glacé. C'est là que le corps se réchauffe, que la glace se met à fondre et que des gouttes ruissèlent. Parfois.
Ce sourire. Ses baisers. Un baiser. Je dépends encore du tant d'un seul baiser et je suspends le temps à sa pensée comme à un vrai. Accroché là, celui-là n'est pas perdu.

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Commentaires
M
Ah mais je parlais pas de la même chose :p
M
Ca fait (presque plus) pas mal... ;-)
M
Cbis,<br /> Non non, c'est chaud mais ça fait pas mal.<br /> <br /> Folie Privée,<br /> Je t'en prie vas-y, j'en tiens une justement.<br /> <br /> Garg,<br /> ;)
G
Orangé par les vers ? Ca tombe bien, le soleil en déclin s'étant tu un moment.
F
J'repasse juste relire, m'en refoutre une couche quoi.
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