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immixtion
12 janvier 2007

Expectative

C'est la période des bilans. Si !
Vous pouvez en croire mon expérience de comptable en charge d'un portefeuille d'une cinquantaine de clients, allant de l'agriculteur acculé ne survivant que grâce à quelques aides - témoins du profond malaise généré par une industrie agroalimentaire prospère youplaboum, florissante de flores intestinales chiasseuses injectées dans nos culs d'artisans de notre malheur alors que l'on continue à user la graphie bien trop vieillie agro-alimentaire -, à la société anonyme spécialiste local de la vente de pneus, créée à la force du poignet par le père et tenue à bout de bras par le fils, un petit homme émacié au regard vif ne lésinant ni sur son travail, ni sur le service, ni sur l'amabilité et le soin, ni sur la reconnaissance morale et pécuniaires du travail de ses salariés, et dont on ne peut qu'apprécier la réussite personnelle quand on voit aussi comme son métier le passionne. En passant par le restaurateur, l'hôtelier, le boulanger, pâtissier, chocolatier, le couvreur, le menuisier, le plombier-zingueur, la supérette, le tabac souvenirs, le magasin de sport, la boutique de vêtements, la jolie esthéticienne parfumeuse, parfumée et parfumante, etc.
J'ai fini par fuir cet emploi pourtant si sexy, mon cul, perdant en peu de mois et sans le vouloir la douzaine de kilos superflus qu'il m'avait offerts en peu d'années, seule reconnaissance de mon application, de mon implication et de mes heures sup... erflues. Un succès d'années. Je l'ai fuit pour moi-même goûter aux joies et aux déboires de la petite entreprise. Je le paie encore.
C'est la période des bilans, donc, puisque la majorité des entreprises calque son exercice social sur l'année civile. Mais je ne vois pas plus que vous où je veux en venir. Pas plus que là où je vais arriver. Il n'est pas dans mes habitudes de faire des bilans. Je me demande encore, comme vous peut-être, comment je suis devenu comptable. Je sais qu'il n'y a pas de sot métier mais il ne me correspondait tellement pas. Après avoir passé un bac scientifique sans conviction, après avoir goûter de tout mon soûl les joies et les déboires* de la vie étudiante, enfin étudiante je me comprends, et après m'être débarrassé du service obligatoire pour la nation, je suis allé au plus simple là encore sans conviction, parce que le calcul et la logique ne m'ont jamais vraiment posé de problème. Pour tafer et me poser.
Alors ne comptez pas sur moi pour faire un bilan, j'en ai assez fait comme ça. Mais la teuf perpétuelle, le service de santé des armées, l'univers disparate de l'artisanat et de la petite entreprise, et enfin l'entreprise individuelle elle-même, tout ça c'était de l'expérience enrichissante malgré les complaintes assonantes de ma banquière. Assommantes aussi parfois. Et même si aujourd'hui les seuls ronds que j'ai sont ceux dessinés sur mon tapis de souris qui est aussi un bloc-note, je m'enorgueillis de n'avoir comme seul objet réellement précieux que ce magnifique instrument d'échange technologiquement déjà dépassé, et comme unique outils vraiment indispensable qu'un véhicule automobile proche de la retraite que je sais pas c'est qui qui va lui payer. J'aurais peut-être aussi du mal à me passer de mes docs cramées, de mon ceinturon effiloché et de mon cuir tanné, je l'avoue.
Je ne ferai donc pas de bilan. Non. Mais en cherchant cette après-midi dans mon ancien chez moi cette note concernant Desprosges, je me suis pris à me regarder avec le recul d'un an ou deux.
Janvier 2005, la vision est toujours aussi floue, ma foi j'aime plutôt ça, et j'ai tenu mes trois résolutions. Mon arcade est aujourd'hui nue, mais je continue à souhaiter que celles que vous  empruntez soient belles. Depuis, le loup a quitté la chatte sans que l'un ou l'autre ne sorte les crocs ou les griffes, puis il a croisé sa louve...
Janvier 2006, depuis cette période défaite tout a changé, enfin presque tout, enfin seulement l'égoïste marasme. Si la décence est toujours de mise, la latence a finalement éclaté, l'instance s'est arrangée à l'amiable, l'espérance s'est mise en stand-by et le stand-by s'est changé en let's go. Mais l'expectance, dont vous me pardonnerez le néologisme de convenance, elle est de plus en plus rance la garce.
Je l'ai dit et je m'y tiendrai, pas de bilan. Mais si j'avais eu l'impudence d'en établir un, je crois que je n'en aurais dégagé aucun déficit et que j'aurais simplement tiré le bénéfice d'un sourire à me sentir bien en équilibre.

* DÉBOIRE v. Action inverse de boire. => Dégobiller, démanger (bizarrement).

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Commentaires
J
:-))
M
L'appellation n'est plus la même et cela ne couvre pas l'ensemble de la fonction, mais c'est bien joué.<br /> <br /> Et le reste du temps n'est pas distendu mais parfaitement effilé. Il s'y passe des merveilles et de toute façon je suis comme Desproges : « Je recèle en moi des réserves d'ennui pratiquement inépuisables. Je suis capable de m'ennuyer pendant des heures sans me faire chier. »
M
I think we've got a winner here !!
E
Incroyable... C'est à inscrire au top ten des métiers. Hypothèses :<br /> - guide night&day forfait deux jours deux nuits<br /> - hôtesse de l'air<br /> - maître d'internat<br /> - gardien de nuit<br /> - réceptionniste<br /> - espion<br /> - conteur (vs comptable) des 1001 nuits à raison de 2 par semaine<br /> -...<br /> <br /> et le reste du temps, distendu, ne passe-t-il pas trop vite ?
M
Héhé... en plus j'adore ce genre de desserts, je trouve ça au poil.
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